L'électronique au service du rock
18h : En ce 14 juillet, nous attendons devant le monument aux morts à l'ombre d'un platane square
du 11 novembre. Les arènes sont là, imposent de leur superbe, mais ne laissent pas présager de
ce qui nous attend dedans. Les pressions coulent, les T-shirts se vendent, les places au marché
noir tournent de main en main.
19h30 : Après un repos salvateur, nous arrivons devant l'entrée. les cadavres de gobelets et les
restes de sandwiches s'amoncèlent à mesure que la fouille au corps s'effectue.
Quel spectacle ! L'arène s'ouvre à nous. Pas question d'aller dans la fosse, on tiendra jamais
le coup par cette tropicale soirée d'été. Nous montons tout en haut, face à la scène.
Des Bretons venus en stop de Rennes, un quinqua à l'accent québécois, voici nos voisins pour la
soirée.
21h : arrivée du groupe LOW, quartet anglais, qui se veut trop ( ?) fidèle à son nom.
Musique planante, limite expérimentale - façon AIR - somme toute bonne mais assez mal choisie
pour chauffer la salle. Assurément la seule fausse note de RADIOHEAD ce soir.
Malgré cette première partie qui endort un peu tout le monde, des olas partent de la fosse,
un enthousiasme grandit. Vraiment, à ce jour, le quintet d'Oxford n'a pas besoin d'une première
partie pour rendre impatients 12000 aficionados conquis d'avance par le dernier album Hail to
the thief (" Avé voleur "), hommage ironique à GW Bush.

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22h : Entrée sur scène des "gladiateurs". Hystérie générale, tant ce groupe se fait rare en
France, et n'est pas prête de s'arrêter ! Les premières chansons décollent, séparées par des
ovations du public et des "Merci, merci, merci beaucoup" de Thom Yorke, le leader.
Le show est parti à cent à l'heure ; Yorke d'habitude réservé, se donne complètement, pas de danse
psychédéliques, à la façon d'un teenager en boite de nuit. Quel musicien, piano et guitares
alternent, chant toujours juste et impeccable. Puis, il se lance dans deux phrases de
la "Marseillaise" en français, et "The National Anthem", single d'un album précédent (Kid A),
démarre. Jonny Greenwood , deuxième guitariste, joue du synthé et se déhanche comme un diable,
de sorte à faire sortir des notes violentes de son engin.
Vingt-cinq chansons (soit 2 heures de show), dont la moitié du dernier album, sont sorties d'une
extraordinaire prestation générale. Le public ne veut décidément pas se coucher, Yorke revient
seul sur scène avec une sèche et joue un morceau plus ancien. Au total, trois rappels viendront
clore le spectacle à 0h00. Le groupe semble ravi, voire gêné de devoir partir.
Yorke fait la courbette, façon Molière, puis s'en va vers d'autres cieux.
Vraiment la prestation laisse pantois et la nuit courte me replonge dans l'émotion de la soirée.
RADIOHEAD a réellement réussi à installer de façon durable l'électronique dans sa musique au
profit de l'émotion, de la mélodie, toujours pour magnifier son rock classé pop.
GEANT ! !
WILFRID FAUCHER
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