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Les chants polyphoniques du Corou De Berra rencontrant des musiques jazz et classiques nous remplissent nos âmes
du sud... Embellis par la présence de textes d'Alain Pelhon, Frédéric Chiris, Serge Dotti et Louis Pastorelli,
un septième album "Miedjou" offre ce beau tout !
Vous êtes installés à Berre les Alpes ?
Oui, on y est bien, depuis 17 ans maintenant. Nous avons réussi à combiner qualité de vie et outil de travail
fabuleux. Nous avons ici le secrétariat, un studio d'enregistrement, une documentation papier, audio et vidéo
très pointue. Ici, c'est la salle de répétition. Il ne nous manque qu'une structure avec scène, son et light
où nous pourrions monter et répéter nos spectacles. Nous aimerions pouvoir travailler plus sur la mise en scène,
en lumière. C'est un coté de notre travail que nous avons toujours négligé, et c'est dommage. Nous ne sommes
pas les seuls dans ce cas, c'est un problème général !
La scène locale a généré des musiciens extraordinaires. Beaucoup, comme Philippe Paradis ou André Ceccarelli,
sont partis. La région est un peu sclérosée, compartimentée, certains s'en vont et c'est dommage. On peut être
aussi positifs vis à vis de cette situation, qu'il faut voir comme un moteur. Ca devient alors une piste
d'ouverture.
Où jouez vous ?
Un peu de partout, surtout France et Europe. 90 % de nos concerts sont hors région PACA Nous sommes en Janvier
2004 au Maroc, pour une semaine. Nous espérons faire quelques concerts dans le département cet été. Cela nous
permettra de présenter une partie de notre travail récent.
Pourquoi ce titre "Miédjou" pour votre 7 éme CD ?
Miédjou, c'est le midi région, le midi solaire, le sud en général. J'aime bien cette vision des choses plus
idéaliste, c'est une image. Ce n'est pas l'Occitanie, qui est une vision politique du régionalisme, ce n'est
pas la Provence ou le pays Niçois, idée plus restrictive. Le Midi, ce n'est pas une norme, ce n'est pas mesuré,
c'est flou, ça va de la Catalogne à l'Italie du sud. C'est un état d'esprit.
Nous avons beaucoup travaillé sur le patrimoine musical de notre région. Je peux dire que nous le connaissons
assez bien. Aujourd'hui, avec Miédjou et les autres formules du Corou de Berra, nous nous ouvrons à d'autres
univers musicaux. Et il y a un réel échange. Pour échanger, il faut avoir quelque chose à donner. Il faut connaître
quelque chose, être pointu sur un sujet. Sinon, nada.
L'universel, c'est le local sans les murs. Notre plaisir, avec Miédjou, est de communiquer avec tout type de
musique : quatuor à cordes classique, instrumentistes jazz, poètes. Sur ce CD, nous avons deux " spécial guest ",
Gianmaria Testa et André Ceccarelli. A noter que ce CD a déjà été récompensé par le Choc du Monde de la musique !!!
Qu'est ce que c'est l'harmonie non tempérée ?
C'est un système harmonique qui est la référence sur une partie de la planète. Il n'a pas trop cours en Europe,
car depuis Couperin et Le clavecin bien tempéré, on a divisé par commodité sur certains instruments (guitares,
pianos…) l'octave en 12 demi-tons égaux. C'est pratique, mais ça sonne moins bien que l'harmonie universelle.
Un chœur qui sonne chante non tempéré. C'est ce que nous essayons de faire avec le Corou de Berra. Tout le
problème est de faire cohabiter des instruments tempérés avec un chœur non tempéré. Le chantier " Miédjou "
a duré 3 ans. Je crois qu'avec ce CD, nous avons résolu le problème.
On ne vous passe pas sur les ondes radiophoniques locales et nationales ?
Non, très peu. Il y aurait beaucoup à dire sur ce sujet. On est dans une société basée sur le fric, ce n'est
pas nouveau. Des fois c'est vraiment pesant. Surtout dans les médias. Zut il n'y a pas que des gens qui ont de
la courgette entre les oreilles ! (Rire général). Les radios qui osent parler de la scène locale son hyper
minoritaire. Peu de curiosité, l'audimat est la seule loi. A l'arrivée, ça hurle de platitude. Le " médiatiquement correct " est navrant.
Et nul n'est prophète en son pays. Pour info, Caléna, le CD précédent, est resté de nombreuses semaines
" Coup de cœur de Radio Canada ".
Un bon souvenir du Corou de Berra ?
Plein de bons souvenirs, de rencontres artistiques, de rencontres humaines. Le travail, aussi réserve de bonnes
surprises. En Espagne, on devait faire un concert à Manressa (80 km de Barcelone), on s'est dit " il va y avoir
dégun " (personne). La salle de concert était à coté de l'hôtel, et il y avait une longue file d'attente, la
salle était pleine à craquer... On n'avait jamais chanté en Espagne.
Des actions originales en vue ?
Beaucoup de concerts, comme d'ab. Mais aussi plein de projets. Enregistrement de la musique du prochain film de
Patrice Leconte, sur une partition du compositeur Etienne Perruchon, avec l'Orchestre philharmonique de Sofia,
en Bulgarie. Notre version de Nissa la Bella a cappella est toujours l'hymne de l'OGC-Nice ! Et puis plusieurs
commandes de créations vraiment très éclectiques jusqu'en 2007. (Garibaldi, le Baroque Niçois, la Musique des
ténèbres du manuscrit Audoly, Tartane, avec Jaffet et Ceccarelli, la reprise de Mare Sonans spectacle subaquatique
de Michel Rédolfi avec Michael Lonsdale…).
Socca ou hamburger ?
Les deux mais pas en même temps !!!
Le mot de la fin ?
(en choeur) ce n'est pas fini !
"...toujours en gardant le côté Patois, de ces langues qui sont un pied de nez à un rouleau compresseur..."
Je vous souhaite bonne route les amies et amis du Corou de Berra !
Jack Lalli
Contact : Camilla, au 04 93 91 86 32
Email : coroudeberra@free.fr , site : www.coroudeberra.com
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